ASSOMMOIR
Situation initiale (incipit) du roman L’Assommoir : le romancier doit tenir compte de certaines contraintes : fournir les informations et les repères nécessaires au lecteur. Mais Zola veut donner l’illusion de créer des personnages réels et faire de son roman « une tranche de vie ». Comment s’y prend-il ?
Ier axe : Un incipit réaliste :
- Début « in medias res » : « Gervaise avait attendu Lantier » →: les deux personnages ne sont pas présentés, comme s’ils étaient connus du lecteur depuis toujours. Zola donne uniquement le prénom de l’héroïne pour que celle-ci paraisse familière au lecteur. Sur la même ligne, on a « Lantier »: nom de son compagnon. → D’emblée, l’héroïne et Lantier nous paraissent comme les personnages importants de l’action, le lecteur entre dans un univers réel, déjà constitué. Absence de description physique des personnages. - Valeur du verbe « avait attendu » : plus-que-parfait qui donne l’impression que l’histoire a déjà commencé. - Ancrage de la fiction dans la réalité : Allusion à des réalités connues du lecteur contemporain de
Zola : « Le Grand-Balcon » = bal célèbre → c’est ce qu’on appelle un « effet de réel ».
- Focalisation interne : « croyait l’avoir vu », « avait aperçu » → la scène est vue par le personnage : renforce son aspect vraisemblable, réaliste.
Les personnages :
→ Gervaise : femme désespérée : vocab des pleurs (« fiévreuse », « joues trempées de larmes », « elle éclata en sanglots », « yeux voilés de larmes » → Elle se sent abandonnée par Lantier, celui-ci n’étant pas rentré. Il ne paraît pas au début être son mari mais son amant. Ils vivent dans un hôtel.
→ Lantier : mari ou amant ?
→ Allusion à « Adèle » (« une brunisseuse » = ouvrière qui polit le métal) → quartier populaire +
Lantier apparaît comme infidèle
→ Deux enfants : gros plan émouvant sur « Claude » et « Etienne » (enfants de Gervaise)→ registre pathétique. L’espace :
Nombreux « effets de réels » dans la description de la chambre : «