Athènes, une démocratie réelle mais imcomplète et inégale

Au Ve siècle avant J-C nait et se développe à Athènes un régime inédit dans lequel le pouvoir est exercé par l'ensemble des citoyens; c'est la démocratie. Si ce régime se définit comme un système au sein duquel le pouvoir est détenu par les citoyens, il n'est cependant pas parfait et comporte des imperfections. Nous analyserons tout d'abord les éléments qui fondent cette démocratie athénienne (I) avant de nuancer cette présentation par une étude des exclusions au cœur de cette démocratie (II) puis de son caractère inégale (II).

La démocratie créée par les athéniens se distingue par une volonté d'assurer un investissement constant des citoyens. L'application des principes de liberté et d'inégalité sont au cœur de cette démocratie. En effet, chaque citoyen se voit attribuer le droit de se rendre à l'assemblée des citoyens, L'Ecclesia, où sont notamment décidées les lois qui gouvernent la cité. Sur la colline de la Pnyx, tous ont le droit de la parole et le droit de vote. C'est donc une démocratie directe: pour décider des lois, les citoyens s'expriment et votent directement, ils ne sont pas représentés. Par ailleurs, ils peuvent également être choisis pour préparer les lois au sein de la Boulé et prendre des décisions de justice au sein de l'Héliée. Les juges de l'Héliée votent avec des jetons qui, selon leur forme, signifient l'acquittement ou la condamnation. Le vote secret, diminuant les risques de corruption, apparaît ici. Pour l'exercice de ces fonctions, cette démocratie s'appuie également sur le principe d'égalité. La prise de parole des citoyens dans l'Ecclésia est ainsi règlementée par l'usage de la clepsydre. Les orateurs ont un temps de parole limité, ce afin de s'assurer que personne ne confisque le droit d'expression: lorsque l'horloge à eau est vide, l'orateur doit laisser la parole à un autre intervenant. Cette égalité est également illustrée par les modalités de choix des citoyens