Attitudes et représentation linguistique
Avant-propos
Les recherches de Lucien TESNIÈRE sur la syntaxe structurale ont été publiées en 1959, cinq ans après la mort de l’auteur, sous le titre Éléments de syntaxe structurale (Paris, Klincksieck, 670 pages, 21966). Le but de cet aide-mémoire est de faciliter la lecture des Éléments. Pour cela, il me semble utile de partir d’un opuscule publié par TESNIÈRE quelques années auparavant, à savoir l’Esquisse d’une syntaxe structurale (Paris, Klincksieck, 1953, 30 pages), et dont je conseille la lecture (même sommaire) préalable. Je suivrai cet opuscule assez fidèlement – soulignant à chaque fois les changements (terminologiques, pour la plupart) apportés par les Éléments1. En même temps, je m’efforcerai de mettre en relation les notions introduites par Tesnière avec celles de la grammaire traditionnelle, généralement, en m’appuyant sur le Bon usage de Grevisse.
A. La Connexion
« La syntaxe structurale a pour objet de révéler la réalité structurale profonde qui se cache derrière l’apparence linéaire du langage sur la chaîne parlée » (p. 4), autrement dit, de catégoriser les mots qui composent la phrase et de déterminer les relations qui existent entre ces mots. Les relations syntaxiques relevées par T. sont la connexion, la translation et la jonction. « Connexion, jonction et translation sont [...] les trois grands chefs sous lesquels viennent se ranger tous les faits de la syntaxe structurale » (Éléments 134, 2 [p. 323]). Ces relations sont représentées graphiquement par un diagramme à branches, appelé stemma (p. 4). 1. L’Analyse stemmatique La relation syntaxique par excellence est la connexion ; c’est la subordination de la terminologie traditionnelle. Dans le stemma, la connexion est en principe2 représentée par un trait vertical, reliant deux nucléus, l’un supérieur, l’autre inférieur : chante
Alfred Le nucléus supérieur est le régissant, le nucléus inférieur, le subordonné. Le subordonné correspond