Au bonheur des dames
Mouret est un commerçant génial qui a su mettre en place et utiliser au mieux des techniques de vente révolutionnaires au XIXème siècle. C'est d'abord une clientèle presqu'exclusivement féminine qu'il veut attirer, ce que le nom de son magasin indique bien "Au bonheur des dames", et il cherche d'emblée à les séduire par le caractère esthétique du déploiement des marchandises. En cette fin de journée de vente du "blanc", Zola évoque "les flamboiements" (12) des étoffes sans doute illuminées par l'éclairage du magasin et le contraste saisissant entre "les ombres noires" des clientes et "les fonds pâles" de tous ces tissus blancs : l'ensemble paraît très beau et Mouret le "contemple" (verbe utilisé dans le paratexte). Dans le texte, Zola énumère aussi rapidement les techniques commerciales exploitées par Mouret: "son entassement continu de marchandises, sa baisse des prix et ses rendus, sa galanterie et sa réclame" (1 9-10). Le texte met bien en évidence le succès commercial de Mouret par l'affluence des clientes et la recette de cette journée. Zola indique cette affluence par le terme "cohue" (l 3) et la renforce par des métaphores hyperboliques assimilant les déplacements de cette foule de clientes aux mouvements de la mer à travers "de longs remous" (l 3) et "la houle des têtes" (l 4). Ces déplacements chaotiques, d'après les termes "brisaient" et "désordonnée", montrent aussi le succès de cette vente car les clientes se bousculent pour atteindre les différents rayons du magasin et sont prises d'une véritable "fièvre" d'achats qui donne le "vertige" (l 4). Apparemment, ces clientes sont aussi restées longtemps dans le magasin puisque "on commençait" seulement à sortir et elles ont fait déballer beaucoup de marchandises d'après "le saccage des étoffes" (l 5) sur les comptoirs. Ce succès commercial de la journée est d'ailleurs confirmé par la phrase "l'or sonnait dans les caisses" (l 6) où