Aucun tableau ne tient devant une tache de sang
« Aucun tableau ne tient devant une tache de sang. »
André Malraux.
André Malraux, écrivain et homme politique français, délivre une œuvre littéraire et autobiographique qui cherche, dans l’art, le moyen de lutter contre la corruption du temps et l’instinct de mort de l’homme. L’auteur de la citation dont nous allons traiter a donc un double point de vue, à la fois sur l’art et sur la pulsion de mort de l’homme, de par son vécu. C’est l’ensemble des drames humains du 20ème siècle qui l’amèneront donc à cette affirmation dont le thème à relever est la pulsion de mort de l’homme en relation avec l’art.
Pour Malraux, l’expression par la création artistique n’a pas de valeur face à la réalité de la souffrance humaine. Elle ne la dépasse en aucune sorte, car aucune production artistique ne saurait dépasser la douleur et le déchirement d’un vécu violent tel que la guerre.
Une œuvre d’art ne tiendrait donc pas devant la violence. Toutefois, toute œuvre d’art majeure exerce plus ou moins directement une influence sur la société. Elle peut en effet délivrer, par exemple, un message pacifiste. Plus encore, elle peut, par sa simple beauté posséder une portée intellectuelle qui peut inciter à la réflexion et, par voie de conséquence, à une diminution de la violence humaine. L’œuvre de Malraux, ainsi que celle de bien d’autres intellectuels, de par son éclairage sur la condition humaine, est, pour une part, à l’origine des mouvements pacifistes, non-violents et antimilitaristes qui ont pu se développer depuis la fin des années 60.
Dans le contexte de la deuxième guerre mondiale, dans laquelle notre auteur a joué un rôle significatif en tant que Résistant, deux interprétations différentes de notre citation peuvent être envisagées. D’une part, si durant ce confit, alors que l’horreur des combats faisait rage, on peut supposer que l’art, n’étant qu’une représentation de la réalité, a été mis de côté par la majorité de la population, cette dernière