Audit
Audit, révision, vérification
Depuis quelques années, on observe en France l'emploi du terme «audit» (notons en passant qu'il est masculin) à la fois dans des programmes de maisons d'enseignement supérieur, dans des ouvrages, dans des revues, dans des dictionnaires de néologismes, aussi bien que dans la langue parlée1. D'aucuns vont allègrement plus loin et utilisent son corollaire «auditeur». Par ailleurs, l'Ordre des experts comptables et des comptables agréés de France et un certain nombre d'auteurs, s'en tenant à la tradition, retiennent les mots «révision» et «réviseur» que l'on retrouve également en Belgique où l'on parle de la fonction de «revisorat2», alors qu'au Canada on se sert des mots «vérification» et «vérificateur». Dans la préface de l'ouvrage de Max Yribarren, Les sondages au service de l'audit, on lit : «Mon vieux Dictionnaire universel de Furetière, dans son édition de 1708, donne de l'auditeur la définition suivante : «Un auditeur des comptes, est un officier créé pour examiner, et arrêter les comptes des Finances du Roi, et faire rapport à la Chambre des difficultés qui s’y trouvent, pour les juger...» «L'audit n'est donc pas une découverte du franglais du management moderne, mais une vieille réalité et un vieux mot français, dont la technique progresse régulièrement3.» Il est certes intéressant, du point de vue historique, de noter l'origine française du mot. Objectivement, il n'en demeure pas moins que le terme «audit» est un emprunt de l'anglais dont l'emploi s'explique surtout par la présence d'entreprises multinationales américaines en pays francophones.
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Ainsi dans Jacques Cellard et Micheline Sommant, 500 mots nouveaux, définis et expliqués, Paris, Duculot, 1979, on trouve ce qui suit : «Audit : 1) vérification et certification de régularité des documents comptables d'une entreprise par un expert, un cabinet d'expertise ou un organisme extérieur à l'entreprise, généralement en application d'un contrat