Augusto Pinochet Ugarte
Quelques semaines seulement avant le putsch de 1973, Allende le nomme commandant en chef de l'armée, en croyant fermement qu'il ne trahira pas la bonne tradition militaire de se tenir à l'écart du pouvoir. Au moment même où le palais de la Moneda essuie les mitraillages de l'aviation, Allende téléphone à Pinochet pour lui demander de le tenir au courant de la situation. Les chefs militaires diront plus tard qu'Allende s'est donné la mort, mais beaucoup de ses partisans sont persuadés qu'il a été abattu.
Après s'être assuré le contrôle de la junte militaire, Pinochet fait promulguer en 1980 une nouvelle Constitution, qui confirme son mandat présidentiel jusqu'en 1989. La vague de protestation qui secoue le Chili en 1983 et 1984 semble menacer son autorité, mais il reprend habilement les rênes en desserrant l'étau politique et en encourageant l'expansionnisme économique.
En septembre 1986, Pinochet échappe à une tentative d'assassinat par des commandos de la mouvance communiste, qui tuent cinq de ses gardes du corps. L'opposition perd tout espoir de le chasser du pouvoir. Pourtant, deux ans plus tard, Pinochet organise un référendum sur le renouvellement de son mandat présidentiel, promettant, si le "oui" l'emporte, de gouverner en démocrate. Mais les Chiliens répondent "non". Le démocrate-chrétien Patricio Aylwin remporte les élections qui s'ensuivent, marquant la fin d'un règne sans partage.
Alors que plusieurs pays d'Amérique latine sont déjà gouvernés par les militaires -Chili, Brésil, Bolivie, Paraguay et Uruguay-, l'Argentine sombre à son tour dans la