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Autant en emporte le vent
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Autant en emporte le vent
Êtes-vous plutôt "Taratata" ou "Fiddle-dee-dee" ? Plutôt Ashley Wilkes ou Rhett Butler ? Tara ou Les Douze Chênes ? Si ces termes vous parlent, c'est que vous aussi avez succombé au récit de l'amour tumultueux et inachevé entre l'ensorcelante (mais pimbêche) Scarlett O'Hara et le fascinant (mais cynique) Rhett Butler, sur fond de guerre fratricide entre Yankees et Confédérés. Vous aussi avez paniqué lors de l'incendie d'Atlanta et pleuré avec l'héroïne, abandonnée par son mari au seuil de son amour naissant, mais tardif ; vous aussi avez ironisé sur la gentillesse niaise de Mélanie et regretté l'orgueil démesuré de Scarlett. Des millions de spectateurs, toutes époques et générations confondues, ont expérimenté ces sentiments. Car Autant en emporte le vent, soixante-dix-huit ans après sa sortie, est devenu plus qu'un film : une légende. Mais, au fait, comment crée-t-on une légende ?
Règle numéro un : faire parler du film bien avant qu'il ne soit sorti en salles. Avec Autant en emporte le vent, le jeune producteur David O'Selznick était passé maître en la matière : annoncé en 1936, alors que le volumineux roman de Margaret Mitchell (plus de 1000 pages et trois volumes chez Denoël) était devenu un best-seller à l'échelle du pays, le tournage du film ne devait commencer qu'en 1939. Trois scénaristes se cassèrent les dents pendant trois longues années sur l'adaptation alors que Selznick faisait réécrire les pages des uns par les autres (Sidney Howard, plus productif, fut le seul crédité au générique). Le casting fit l'objet des rumeurs les plus folles et des négociations les plus ardues : le King Clark Gable ayant été désigné à l'unanimité par le grand public américain pour interpréter le séduisant et viril Rhett Butler, Selznick obtint de son beau-père Louis B. Mayer qu'il lui