Autrui
Pourtant, dans mon for intérieur, je ne trouve que moi-même. Et d'ailleurs, il me semble que je ne suis pas tout à fait moi-même lorsque je ne suis pas seul : le regard d'autrui me modifie, au point même de m'imposer "ma" conduite. Le moi se perd, pour ainsi dire, dans "l'être-en-commun". C'est donc que j'existe indépendamment d'autrui, et d'autant plus que je suis seul. Ne suis-je pas, en effet, davantage moi-même dans la solitude ? Autrui m'est-il donc si indispensable ? Ai-de vraiment besoin de lui pour être moi-même ?
explicitation du présupposé : une connaissance réelle = une connaissance claire et distincte La distance qui me sépare d'autrui n'est pas celle du « chacun ne pense que ce qu'il pense » : elle provient de la certitude que j'ai de mon être : cette certitude est supérieure à celle que je peux avoir de la pensée d'autrui. Ainsi, la connaissance d'autrui est difficile parce que, quelque soit la connaissance supposée que j'ai de lui, celle-ci sera toujours douteuse en comparaison de celle que j'ai de moi-même. Or connaître réellement un autre que soi implique que cet autre m'apparaisse avec un évidence indubitable ; ce qui n'est jamais le cas. Transition : • Si ma connaissance de l'autre ne peut jamais égaler celle que j'ai de moi-même, ne suis-je pas alors condamné à la solitude et à l'isolement ? Car, aussi