Avant gardes
DE LA RÉVOLUTION DE L’ART À L’ENGAGEMENT POLITIQUE
Avec le lancement officiel du mouvement « Dada » en 1916, on assiste au coup d’envoi d’une indéniable “ révolution culturelle ”.
La remise en question iconoclaste de l’œuvre artistique ou littéraire par Marcel Duchamp, Tristan Tzara, Arthur Cravan et leurs amis initie un processus de radicalisation. Partant d’une contestation de l’art institutionnel et de la notion de droit d’auteur, les créateurs en viennent progressivement à questionner la place même des avant-gardes dans la société.
Les choix esthétiques déterminent en fin de compte des engagements politiques.
Tout au long du Xxe siècle, les courants s’enchaînent et se répondent, en un mouvement dialectique qui semble culminer dans le dépassement de l’art. On aboutit à un paradoxal vitalisme. Il s’agit de faire de sa propre vie une œuvre d’art. “ La vie, ce huitième art ”, énonce dans les années cinquante l’Internationale lettriste de Guy Debord, Michèle Bernstein, Gil Wolman et Jean-Louis Brau.
Nous souhaitons étudier de façon précise cette marche inéluctable qui associe étroitement l’art et le politique, de « Dada » jusqu’à l’époque présente.
Les artistes ne se sont pas contentés de façonner des styles. Leurs choix artistiques les ont conduits à de multiples engagements. Les « surréalistes » ont influencé le trotskisme, tandis que les « futuristes » ont modifié le fascisme. « Fluxus » a annoncé la génération hippy, alors que les « situationnistes » ciselaient une théorie politique profondément originale et déclenchaient dès 1966, à Strasbourg, un processus qui allait aboutir en Mai 68. Les pratiques artistiques de l’avant-garde ont donc profondément imprégné l’espace publique et le champ politique. Ainsi, les actions spectaculaires et provocatrices initiées par l’association « Act Up » s’inscrivent à l’évidence dans l’héritage des dadaïstes et des surréalistes.
Nombreux en tout cas les groupes