Aventure indienne de voltaire
Voltaire dénonce dans ce conte philosophique la bêtise humaine en général, plus particulièrement l'intolérance, le fanatisme et la cruauté liés aux croyances religieuses. Certains passages, grâce à une ironie fondée sur l'exagération et la dérision, mettent en évidence la critique du fanatisme religieux: le sage de l'Inde explique que les deux Indiens ont été traduits en justice pour n'avoir pas tenu la queue d'une vache en mourant, chef d'accusation ridicule. Ailleurs, c'est la caricature des « dévotes» qui met en relief leur fanatisme stupide. L'expression « propositions hérétiques » ironique marque clairement l'attaque de Voltaire contre l'intolérance religieuse. En contrepoint, Pythagore, qui a toute la sympathie de Voltaire, va « prêcher la tolérance ».
Mais l'auteur élargit aussi la portée de sa « leçon » : il donne une leçon d'humilité à l'homme, en confrontant Pythagore à divers êtres qui lui permettent de se rendre compte que l'homme est au moins aussi monstrueux que le mouton puisqu'il n'hésite pas à tuer ses semblables. L'huître lui apprend que « les hommes sont barbares », et lui même juge à la fin que « depuis l'herbe jusqu'à l'homme, il y a bien des sujets de chagrin».
Enfin, si l'on considère la fin du conte, c'est une leçon de pessimisme que nous donne Voltaire: en effet, Pythagore, alors qu'il est juste, raisonnable, alors qu'il soutient et gagne de bonnes causes, alors qu'il est l'image même du bon philosophe, est victime du sort et de la méchanceté humaine, puisqu'il est brûlé. Derrière cette fin tragique se profile l'idée que le bien n'est pas récompensé et que les hommes éclairés ne sont guère écoutés de leurs semblables. Y a t il seulement une Providence?
II reste néanmoins une pointe d'optimisme dans ce conte: Voltaire nous y démontre que la parole a bien du pouvoir et que, lorsqu'elle est maniée par des sages, elle gagne des causes et fait progresser l'humanité.
Dans Aventure indienne, Voltaire transpose des faits