Averoes et aristophane

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AVERROES E UAVERROES E U En Islam, la philosophie inspirée des Grecs (la falsafa ) a eu une histoire complexe. Intégrant dès le début des éléments variés à son aristotélisme néo-platonisant, elle culmine en Orient avec Avicenne (Ibn Sina), dont la pensée devait connaître des développements nouveaux en Iran. Averroès (Ibn Rusd) est, symétriquement, le principal philosophe musulman de l’Occident, mais son projet et son destin furent tout autres.

Pour lui, la philosophie est uniquement celle d’Aristote, et c’est elle qu’il veut retrouver dans
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Cordoue était le lieu d’une activité intellectuelle brillante ; la famille d’Averroès comptait des juristes célèbres (notamment son grand-père), et la philosophie chez les musulmans d’Espagne était encore vivace, bien que fort suspecte aux théologiens et à la foule des croyants. En 565/1169, Averroès est qadi à Séville, peu de temps après avoir été présenté à l’émir Abu Ya‘qub Yusuf par le philosophe Ibn Tufayl ; vers 567/1171, il est à Cordoue, probablement encore comme qadi. En 578/1182, il devient, à Marrakech, médecin de Yusuf, en remplacement d’Ibn Tufayl ; il remplira les mêmes fonctions auprès du successeur de Yusuf, Abu Yusuf Ya‘qub al-Mansur. Mais, attaqué par les tenants d’une orthodoxie religieuse étroite, il tombe en disgrâce vers 592/1195, et meurt en …afficher plus de contenu…

Le récit, continué et achevé par son fidèle disciple Juzjani, nous permet de suivre au mieux la vie de notre philosophe. Son père sut excellemment pourvoir aux soins de son éducation : puis il aborda seul les hautes sciences. Nous apprenons que, à peine âgé de dix-sept ans, il s’était déjà assimilé toute l’encyclopédie du savoir : mathématiques, physique, logique, métaphysique, droit canonique, théologie.

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