Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Le devoir est l'obligation morale considérée en elle-même. Le devoir moral s'impose donc de lui-même, intérieurement, à la conscience. La vérité, quant à elle, est l'adéquation entre la réalité et l'idée: elle est le fondement de l'accord universel des esprits. La question est donc de savoir si nous avons la responsabilité, l'obligation de réfléchir, analyser, raisonner afin de comprendre le réel.
Spontanément, la recherche de la vérité ne tombe pas sous le sens. En effet, notre quotidien est majoritairement guidé par l'utile, le vraisemblable, les croyances dites « vraies ». La quête de la vérité ne semble pas nécessaire.
Cependant, si ce n'est en cherchant, comment peut-on s'assurer qu'une croyance est vraie ? N'y a-t-il pas la possibilité qu'elle ne soit qu'une idée reçue, un préjugé ? Également, sans quête de vérité nos croyances sont fragiles, ne risquent-elles pas d'être manipulées ? Enfin, croire sans savoir pourquoi l'on croit, sans recul, doute ou remise en question, ne peut-il pas conduire à une certaine forme de dogmatisme, voire de fanatisme ?
Souvent, la vérité est recherchée dans un but concret. Si l'on connait la théorie, elle peut alors nous aider à mieux appréhender la pratique. En effet, le savoir nous écarte de l'erreur de jugement. Mais cela ne fait pas de la vérité un devoir. La vérité est recherchée pour son utilité: elle n'est qu'un simple outil et non un but en soit. Il est rare que je cherche la vérité pour un devoir moral personnel. Par exemple, lorsque quelqu'un me demande l'heure. Je vais vérifier sur ma montre l'heure exacte afin de ne pas me tromper. Mon travail de vérification se fait dans un but utile, concret, et non pour un devoir de moral. Si je cherche le temps qu'il fera le lendemain, c'est pour ne pas me faire surprendre. Pour autant, la recherche de la vérité n'est pas mon objectif: cette vérité est simplement un outil.
D'ailleurs, si l'utile est le critère, une croyance