Avril 1916, la guerre est commencée depuis 2 ans environ. Dès le début de l’année 1916, le 21 février, l’Allemagne décide d’attaquer Verdun pour user complètement l’armée française. C’est alors que commence une guerre de position et toute l’armée française connaîtra l’enfer de Verdun. Des milliers d’hommes mourront au front comme à l’arrière. Plus encore, ce ne sont pas seulement des soldats qui perdront la vie mais également des infirmiers, des séminaristes, des brancardiers, des aumôniers, etc. Notre texte nous présente cette dure réalité. Il s’agit d’une lettre écrite par l’aumônier Lucien Chevalier, annonçant à l’épouse du caporal Robert Pochet (1884-1916), la mort de son mari. Robert Pochet meurt le 13 avril 1916, au front, prés de Verdun. L’aumônier Chevalier était à ses côtés lors de sa mort, c’est lui-même qui lui a conféré les derniers sacrements et qui l’a soutenu spirituellement jusqu’à la fin. Il explique les circonstances de sa mort à Mme Pochet. En quoi cette lettre montre-t-elle l’implication de la religion, du caractère religieux durant la première guerre mondiale ? En premier lieu, l’aumônier joue un rôle essentiel et indispensable. Puis, la religion est nécessairement omniprésente, celle-ci permet l’acceptation de la guerre et de la mort.
L’aumônier, durant la guerre joue un rôle vraiment primordial. C’est un clerc ou un laïc de n’importe quelle religion, mandaté pour apporter un soutien matériel et/ou spirituel à des groupes particuliers dans des lieux précis. Ici, l’aumônier Chevalier est bien sûr là pour apporter un soutien aux troupes de l’armée française et dans ce cas très précis, à un soldat mourant. L’aumônier est celui à qui on se confesse, à qui on se confie. C’est lui qui administre les sacrements. Il y en aurait eu entre 800 et 1000 durant la première guerre mondiale.
Le sergent aumônier Chevalier, né en 1884, fait partie du 24e Régiment d’Infanterie. L’aumônier apporte alors un soutien spirituel aux soldats, aux blessés, aux