Je sortais de la bambara, notre petite maison faite de chaume, et déjà la chaleur me donnais un coup en plein visage. ­Aller Awa! Le mil ne va pas se récolter tout seul ! Vite, sinon tes frères et toi n'aurez rien à manger! Je hochai doucement la tête face à l'ordre de mon père et commençai à récolter le millet. Une céréale délicieuse, quoique peu goutteuse, que maman transformait en bouilli. Je coupa les tiges à la base et je les regroupa en fagots sur un drap. Je secouai ma récolte pour que les grains, tel de petites billes, s'accumulent au fond du drap. Je les amenai à maman. Dans quelques heures, je pourrai goûter à cette merveille. Mes cinq frères jouaient dehors. Je ne pouvais jamais être avec eux parce que je suis une fille et que je suis la plus jeune. Je m'assis donc sur le sable brûlant en les regardant courrir.
Me sentant trop triste face à ce rejet, je décidai d'aller marcher un peu. Je partis vers la droite.
Je laissai mes pensées vagabonder pendant que je regardais vers l'horizon... À moins de trois­cent cinq kilomètres du Lingère, il y a la ville de Dakar. Je voulais tellement y aller. Vivre à la grande chaleur en plein centre du Sénégal n'était pas fait pour moi. Je voulais pouvoir sentir la brise de l'étendue bleue sur mes courts cheveux bruns. Ma maman la déjà vue , elle. C'est avec cette réflexion que je marchai pendant quelques heures. Je passai à proximité d’une autre bambara , et un jeune homme blanc vint vers moi. ­Excusez moi jeune fille. Pourriez vous me donner ceci? J'aimerais l'offrir à ma fille. Ceci, était le petit collier de bois qui pendait à mon cou. Celui que maman m'avait donné lors de mes cinq ans. Il me croyait plus jeune et plus naïve que j'étais… Je décidai de faire comme les grands et lui montrai que je