AXE II
Mandela est très intéressante. Cette comparaison est essentielle pour la bonne compréhension du processus de mythification du président Sudafricain. Un mythe est par définition, un ensemble de croyances, de représentations idéalisées autour d'un personnage, d'un phénomène, d'un événement historique, ou d'une technique et qui leur donnent une force et une importance particulières.
Dès l’Antiquité, les mythes ont été crées en s´appuyant sur des faits et des personnages imaginaires crées par la culture populaire. Son contenu, c´estàdire le fond du mythe, a évolué au cours du temps vers des bases narratives plus réelles. En effet, le progrès de la communication dans les sociétés a permis de rendre les mythes chaque fois plus véridiques.
Cependant, ses caractéristiques fondamentales n’ont pas changé au cours du temps. Pour commencer, tout mythe présente dans son schéma narratif deux éléments contraires, qui s´opposent entre eux au long du récit, créant ainsi l´action. Cet antagonisme basique est indubitablement présent dans la vie de Nelson Mandela. Il est très facile de déterminer quels sont les deux camps qui s’opposent: d’une part la majorité noire de l’Afrique du Sud, de laquelle Mandela est le leader incontestable, et d’autre part, la population blanche, qui dirigeait le régime de l’apartheid. Le mythe de Mandela présente donc cette typique dualité. Le dénouement de l’histoire se produit quand ces deux facteurs apparemment contraires arrivent, d’une certaine façon, à se réconcilier. Cette réconciliation donne une image de stabilité à la fin du récit, ce que dans les sociétés antiques signifie la pacification du sentiment collectif. Ainsi, le mythe est aussi un instrument pour créer une atmosphère de calme au sein d’une société. Les dirigeants de l’ANC ont