bac français du bellay
Des vers 1 à 3 on peut observer une anaphore « Je ne veux point ». La parole poétique est donc dès le début du sonnet caractérisée par la répétition donnant l’impression au lecteur d’un ton solennel et dogmatique. Le recours au verbe de volonté suggère le fait que le message livré repose sur l’exhibition d’une démarche d’écriture. Le poète expose ses principes, son crédo poétique en insistant sur ce qu’il ne veut pas faire. Il annonce au lecteur dès le début du sonnet qu’un projet est déjà déterminé pour le poète, basé sur les principes de son crédo poétique.
Tout au long du poème, le présent d’énonciation et le présent d’habitude par exemple aux vers 8 « J’écris » ou 9 «Je me plains » donnent à entendre la voix déterminée de l’auteur, avec un ton catégorique et dogmatique.
Le champ lexical de la nature aux vers 1 « nature », 2 « univers », 3 « abîmes » et 4 « ciel » montre qu’il fait le rejet d’une poésie qui ferait l’éloge de la nature, qu’il utiliserait comme unique source d’inspiration. L’effet d’accumulation donné par la conjonction de coordination « ni » au vers 4 renforce le caractère déterminé de l’auteur.Il oppose la nature infiniment grande au poète infiniment petit (macrocosme/microcosme) en plaçant en début de vers sa personne (« Je »), et en positionnant au contraire les éléments de la nature en fin de vers, représentant ainsi la distance qui les sépare, rendant la nature intouchable pour l’humain. Le poète ne peut se prétendre supérieur à la nature, ne peut prétendre connaître tous ses secrets et pouvoir la décrire. Il s’agit d’une critique implicite de ses propres inspirations (Pétrarque).
Du Bellay prône une poésie qui aspire au naturel, à la simplicité et à la naïveté (terme du XVIe siècle). En effet, au v.12, les verbes « peigner et friser » renvoient à l’ornement, au paraître. Par la tournure négative « Je ne veux point», il