Le corpus est constitué de quatre extraits de comédie de siècles différents mettant en scène des valets. Quelles sont les caractéristiques principales du valet ou de la servante de comédie ? Les quatres valets présentent certains traits de caractère communs. Les valets de Molière et Beaumarchais, respectivement Sganarelle et Figaro et la servante de Feydeau, Rose sont hypocrites et craignent leurs maîtres : Sganarelle ne reconnaît pas ses propos car il emploie « tu vois » pour pouvoir ensuite dénoncer Gusman si Don Juan venait à apprendre ce portrait dépréciatif que Sganarelle a fait de lui. Cette déloyauté montre bien que Sganarelle redoute les représailles de son maître. De même, Rose est lâche en rejettant la faute sur sa maîtresse pour se justifier « C'est pas moi qui range ici ! C'est Madame. » . Quant à Arlequin, valet de Marivaux, il fait preuve de courage en osant affronter son maître, il a plus d'assurance car il tutoie son maître ligne 24 « tu » ligne 35 « tes forces » ( …) et renie son statu d'esclave « je ne t'obéis plus » ligne 36.
De plus, Arlequin et Figaro montrent plus d'intelligence que les deux autres. Ils critiquent la relation injuste entre le maître/ valet dans la société non pas pour se venger mais pour donner une leçon de morale à leur maître « quand tu auras souffert tu seras plus raisonnable » « vous vous êtes donné la peine de naitre et rien de plus. ( Figaro). Arlequin se maîtrise en avouant « je te le pardonne ». Tandis que Sganarelle et Rose sont de simples valets naifs. Sganarelle emploie un discours savant qu'il maîtrise mal pour se montrer supérieur à Gusman « hérétique « « Sardanapale » , ce portrait n'a en fait aucune visée morale comme Figaro et Arlequin. Rose est décrite comme absurde comme le montre la didascalie « ahurie » et son manque de culture « des iles... Vous ne savez pas ce que c'est ? » En outre, les valets entretiennent de déplaisantes relations avec leurs maîtres. Sganarelle en fait un