Bac philo 2010 - es
Filière ES
Sujet 1 : « Une vérité scientifique peut-elle être dangereuse ? »
Le sujet impose que l'on s'interroge sur la notion de vérité en rapport avec la science car d'emblée le domaine scientifique semble rechercher des vérités objectives et attestées, ainsi la description de la réalité serait son unique objectif. Les scientifiques travaillent dans le but de répondre à des questions et y répondent par des vérités sûres et non relatives, en opposition à celles de l'opinion, ce fait est rassurant et paraît s'opposer à tout danger.
Cependant, il faut souligner qu'une vérité même scientifique peut se révéler ambigüe selon la façon dont elle est lue ou interprétée. Peut-on pour autant dire que le danger ne peut que venir de l'extérieur ? Le danger vient-il de ceux qui transforment ou s'opposent à la vérité ? Une vérité scientifique peut-elle être dangereuse uniquement dans son interprétation et non pas aussi pour elle-même ?
Quand l'opinion suscite la confusion, elle devient dangereuse
En soi, une opinion ne peut pas être totalement ni vraie ni fausse, mais elle peut condamner la vérité scientifique au-delà de la raison, l'exemple de Galilée l'illustre parfaitement. Lorsque nous pensons connaître une vérité, mais que nous savons que celle-ci reste hypothétique et donc ne relève pas de la vérité scientifique, il n'y a aucun danger. Une opinion qui s'appuie et se justifie par un raisonnement d'autorité, par exemple l'affirmation « c'est comme ça », souligne de façon paradoxale l'absence de vérité.
Il peut arriver que cette opinion soit en accord avec la vérité, c'est ce que démontre Platon qui, dans Ménon, fait la distinction entre les notions d'opinion, d'opinion droite et de connaissance. Ainsi l'opinion droite relèverait plus des domaines de la chance ou de l'instinct afin de parvenir à la vérité sans nécessiter aucun argument ou encore moins de preuve. Alors, c'est dans ce cas précis qu'il y a danger à donner du