Balazac et la petite tailleuse chinoise
La présence au sein du parti de cadres plus soucieux de régler les problèmes techniques et financiers que d'exalter l'idéal révolutionnaire demeure un obstacle à la politique maoïste. Afin d'empêcher le développement d'un "style de communisme bureaucratisé à la Soviétique" et de prévenir le "révisionnisme contre-révolutionnaire", Mao mobilise les masses et crée les "gardes rouges", armés et conditionnés idéologiquement. C'est le début de la "grande révolution culturelle prolétarienne". Nous sommes en 1966.
Mao prétend réaliser la révolution en mettant en avant l'idéologie. Cette lutte idéologique est fondée sur une critique radicale du système de production capitaliste, mais aussi de l'Etat, des hiérarchies et de la conscience "de classe". Il s'agit de refondre complètement l'esprit humain en liquidant l'arrivisme et l'individualisme. Mao expose ces thèses dans son fameux "Petit livre rouge".
Le combat est d'abord mené sur le terrain de l'enseignement. Les étudiants révolutionnaires refusent le principe de la sélection des cadres par le savoir et entendent abolir les "trois différences" : entre la ville et la campagne, entre le travail manuel et intellectuel, entre gouvernants et gouvernés. Le mouvement passe des universités aux usines et aux communes agricoles. Les travailleurs sont invités à instaurer le "pouvoir prolétaire" sous forme d'organismes de masse qui participent plus qu'auparavant à l'élaboration de leur destin. C'est la lutte ouverte entre les factions. Les actes de violence se succèdent : les gestionnaires du Parti et les intellectuels sont forcés à l'autocritique publique, aux travaux manuels et au suicide.
En1967, l'Armée Populaire de Libération (ALP) reprend la situation en main : les équipes d'ouvriers occupent