Balzac et la petit tailleuse chinoise
Dès leur arrivée, les jeunes rééduqués apprennent sur le tas l'art de la débrouillardise et de la fronde. "Mozart pense au président Mao"... Luo n'a pas l'ombre d'une hésitation lorsqu'il doit rebaptiser ainsi une sonate interdite du compositeur occidental décadent, et ce dans le seul but de sauver d'un autodafé évident, le violon bourgeois de son ami. Sous le charme de la sonate révolutionnaire, le chef du village lève la sanction contre l'objet subversif et le violon est sauvé... Ma et Luo s'installent dans leur nouvelle vie de rééduqués. Corvées avilissantes. Travail épuisant dans les rizières. Extraction à mains nues du minerai de quelque mine oubliée, infestée de paludisme. Vu leurs antécédents familiaux, Ma et son ami n'ont que peu de chance de retourner un jour à la vie normale. "Trois pour mille", selon les statistiques : une véritable condamnation à la rééducation à perpétuité.
Un jour, Luo et Ma font la connaissance du Vieux Tailleur et de sa ravissante petite-fille. Le grand-père, possesseur d'une inestimable machine à coudre d'un autre âge, mais pourtant incontestable symbole de modernité, est en charge du catalogue des modes de ce coin perdu aux antipodes de la