Balzac illusions perdues
Titre : Déchéance d’un jeune provincial égaré à Paris
Alors que dans les romans de la Comédie Humaine, le Père Goriot (1834) s’achève par un réel apprentissage d’Eugène de Rastignac et un défit lancé à la société parisienne ; le roman Illusions perdues 1837-1843 (appartenant aux scènes de la vie de province) raconte les échecs d’un jeune provincial, Lucien Chardon qui quitte sa ville natale d’Angoulême pour tenter à Paris une carrière littéraire brillante. Il est attiré par le journalisme qu’il préfèrera à la vie austère menée par les membres du cénacle de Daniel Arthez et malgré les avertissements d’un jeune journaliste Etienne Lousteau auquel il vient de demander de l’introduire dans ce milieu.
Qu’a d’ambigu et de cynique le discours de Lousteau à Lucien ?
Pour répondre à cette question nous montrerons ce qu’indiquent l’énonciation et le rôle du locuteur puis la satire du journalisme par le locuteur lui-même.
I- Que nous apprend l’énonciation dans ce texte qui nous présente un énoncé ancré.
1) Où parle celui qui parle ?
(A Paris / au théâtre du boulevard / café Voltaire)
Époque de la monarchie de Juillet (contemporaine)
Lousteau parle, Lucien écoute attentivement il ne l’interrompt pas.
Le discours prend la forme d’un récit autobiographique ( monologue)
« Ou, comment et par quoi gagner mon pain fut une question que je me suis faite »
Fut = passé simple = rétrospective
a) Lousteau fait le récit de sa vie passée ; énoncé rétrospectif d’une vie difficile. « Passons sur ces avanies » « je ne vous raconterai pas » ellipse, figure de prétérition.
b) Lousteau raconte sa vie actuelle indices temporels (partie plus longue ( l 10-26) qui se termine par une généralité en guise d’avertissement)
2) A qui parle – t – il ?
« Je ne vous raconterai pas » Vous = Lucien
« passons » ( l 10) moi comme vous. On voit l’envie qu’il a de ne pas trop l’ennuyer, ménager son intérêt.
« ne croyez pas. » avertissement honnête