Balzac
Eugénie Grandet
BeQ
Honoré de Balzac
(1799-1850)
Scènes de la vie de province
Eugénie Grandet
La Bibliothèque électronique du Québec
Collection À tous les vents
Volume 820 : version 2.0
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En 1845, Balzac décida de réunir toute son œuvre sous le titre : La Comédie Humaine, titre qu’il emprunta peut-être à Vigny...
En 1845, quatre-vingt-sept ouvrages étaient finis sur quatre-vingt-onze, et Balzac croyait bien achever ce qui restait en cours d’exécution.
Lorsqu’il mourut, on retrouva encore cinquante projets et ébauches plus ou moins avancés.
« Vous ne figurez pas ce que c’est que La
Comédie Humaine ; c’est plus vaste littérairement parlant que la cathédrale de Bourges architecturalement », écrit-il à Mme Carreaud.
Dans l’Avant-Propos de la gigantesque édition, Balzac définit son œuvre : La Comédie
Humaine est la peinture de la société.
Expliquez-moi... Balzac.
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Eugénie Grandet
Édition de référence :
Paris, Alexandre Houssiaux, Éditeur, 1855.
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À Maria.
Que votre nom, vous dont le portrait est le plus bel ornement de cet ouvrage, soit ici comme une branche de buis bénit, prise on ne sait à quel arbre, mais certainement sanctifiée par la religion et renouvelée, toujours verte, par des mains pieuses, pour protéger la maison.
DE BALZAC.
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Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. Peut-être y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloître et l’aridité des landes et les ossements des ruines. La vie et le mouvement y sont si tranquilles qu’un étranger les croirait inhabitées, s’il ne rencontrait tout à coup le regard pâle et froid d’une personne immobile dont la figure à demi monastique dépasse l’appui de la croisée, au bruit d’un pas inconnu. Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie