Les politiques sociales couvrent des domaines si larges que tout individu, quelle que soit sa position sociale, en est plus ou moins dépendant. Mais l’on s’accorde souvent à n’identifier les politiques sociales qu’à un ensemble de mesures et de dispositions visant à traiter des « problèmes sociaux », ce qui est très réducteur avec des relents péjoratifs.
On peut considérer que les politiques sociales relèvent des pouvoirs publics qui élaborent des politiques en vue de répondre à ce que l’on appelle « la question sociale », expression apparue au 19ème siècle qui tend à être traitée aujourd’hui en terme de « solidarité » et de « traitement social des problèmes sociaux ». Il est toutefois difficile de définir ce que sont les politiques sociales, et ceci parce que le sens du terme « social » a varié selon les époques. Jusqu’en 1830, Le social signifiait tout ce qui touchait la vie en société et les relations réciproques entre ses membres. A partir de 1830, c’est la question ouvrière dans ce qu’elle implique en termes de rapports entre classes et de conditions de vie matérielles qui sera au centre du « social ». Ainsi, si le social réfère fondamentalement à la manière dont une société s’organise et « intègre » ses membres, il comporte une dimension politique dès lors qu’il fait appel aux politiques publiques et à leur rôle en matière d’amélioration des conditions de vie, notamment celles des plus « défavorisés ». Cela signifie aussi qu’il n’y a pas de politique sociale sans une vision particulière des manières dont une société doit être gouvernée et posée pour être « juste ».

C’est dire que la question sociale est aussi une affaire d’Etat. Dans les sociétés démocratiques, le rôle et l’autorité de l’Etat ont été pensés en terme d’ « Etat social » et d’ « Etat-providence », car il s’agissait de concilier plusieurs enjeux, et notamment le libéralisme économique et la solidarité collective. De fait, et bien que des différences notables soient relevées entre les