Banques islamiques et sociétés islamiques d’investissement
Banques islamiques et sociétés islamiques d’investissement
montée en puissance d’un secteur privé islamique (banques, sociétés d’investissement et sociétés de placement de fonds) dans l’économie de certains pays musulmans durant les deux dernières décennies soulève quelques questions quant à l’évolution de leur situation intérieure et de leur insertion intemationale. Ce nouveau phénomène économique (1) est, pour l’essentiel, souvent lié à l’émergence du courant islamiste et à l’entreprise de (ré)islamisation de la vie économique et sociale : soit parce que des groupes islamistes ont pris le pouvoir (cas de l’Iran et du Soudan), soit en raison des concessions accordées à ces groupes par le pouvoir (cas de l’Egypte, de la Jordanie, du Palustan). Certes on pourrait nuancer un tel propos. Comme le rappelle O. Carré (2), un5mzan ottoman du xw siècle fixait l’intérêt à 8 % afin d’enrayer l’usure et limiter l’intérêt qui, depuis le xwesiècle, pouvait atteindre 15 à 25 % sans que les tribunaux islamiques n’y trouvent à redire. De la même manière, c’est à Lahore en 1974 que l’organisation de la Conférence islamique prit une résolution redonnant une importance stratégique à la zukat (3) et appelant à la création d’un secteur bancaire islamique. Cette problématique de l’économie islamique a donc une histoire qu’il est hors de question de retracer ici. Mais, en fait, l’origine de ce phénomène est le boom pétrolier des années 70 qui a entraîné une grande disponibilité de pétrodollars et des flm financiers vers ces pays (investissements étatiques et des hommes d’affaires du Golfe et envoi de I’épargne des expatriés). C’est l’époque où les Etats du Moyen-Orient adoptent des poiitiques économiques libérales désignées sous le nom d’lizjïtuh (1’Egypte à partir de 1973, le Soudan à partir de 1977). Ce nouveau ‘contexte politique et économique va favoriser l’essor d’un nouveau groupe économique islamiste comme le montre l’exemple du Soudan. Cette nouvelle donne ((