Barbarie
1ère approche
1) La culture peut s'entendre en plusieurs sens :
- c'est, dans le sens courant, les connaissances, notamment littéraires et artistiques, d'un individu ;
- ce sont aussi, dans un sens plus large, les productions intellectuelles d'une civilisation qui lui donnent sa marque particulière.
- Mais la culture, en tant que ce qui procède de l'homme, désigne tout ce qui est acquis et produit par l'homme (techniques, art, institutions, coutumes) : c'est ce qui s'oppose à la nature, qui existe théoriquement avant la société, ce qui est acquis et propre à l'homme.
2) La barbarie est ce qui va à l'encontre des valeurs morales, et elle est souvent synonyme de cruauté et de férocité : un état de cruauté tel qu'il semble inhumain.
Mais au sens propre, la barbarie désigne l'état de ce qui est barbare, de ce qui n'est pas civilisé. Il faut donc analyser également le terme « barbare » : c'est au départ l'étranger, celui qui appartient à une autre civilisation. Ce terme, inventé par les Grecs, signifiait : celui qui ne parle pas grec et qui donc n'appartient pas à la culture grecque.
Il y a donc une double signification : a) ce qui appartient à une autre civilisation, avec une nuance d'infériorité ; b) ce qui est cruel.
Problématique :
On voit généralement la culture comme ce qui vient adoucir et policer les mœurs humaines et l'éloigner d'une nature frustre, rude et violente. Et pourtant, il suffit d'une simple constatation historique pour mettre à mal cette idée : le XXè siècle, raffiné par sa culture – à la fois d'un point de vue artistique et technique, voire politique – est également un siècle de grande barbarie. Si on analyse le lien entre culture et barbarie, il est bien sûr souhaitable de montrer comment la première peut mettre un frein à la seconde, mais également impossible de ne pas s'étonner : pourquoi la culture n'empêche-t-elle pas la barbarie ? Dès lors, quel lien