Barbier de seville
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C’est en 1772 que Beaumarchais achève la première version de son Barbier sous forme d’opéra-comique. Mais il faut attendre le 26 février 1775 pour que la pièce, remaniée pour la deuxième fois, soit jouée. C’est un échec mais Beaumarchais n’en démord pas et présente deux jours plus tard la quatrième version de son œuvre, en quatre actes, enrichie de l’air sur la calomnie. C’est alors seulement que Le Barbier de Séville est un triomphe.
Dans la « Lettre modérée » qui sert de préface à la comédie, Beaumarchais explique le caractère léger et badin de la pièce, qu’il qualifie lui-même de « comédie fort gaie ». La littérature apparaît limitée à la comédie et synonyme d’une « récréation », d’un « délassement » qui s’oppose à la rigueur des règles.
Cependant, on peut se demander si le dramaturge s’amuse seulement car, s’il n’a rien de subversif, pourquoi a-t-il eut tant de mal à faire jouer sa pièce ? Pourquoi se justifier dans une si longue préface ? C’est ce qui nous amènera à relever les impertinences un peu osées de Beaumarchais pour voir en quoi l’auteur de comédie s’expose à travers son œuvre.
Pour comprendre les enjeux du Barbier de Séville il est nécessaire de se pencher tout d’abord sur la scène 2 de l’Acte I. La scène présente les retrouvailles d’un valet, Figaro, et se don maître, le Comte Almaviva. La longue séparation des personnages amène le Comte à interroger Figaro sur son parcours jusqu’à Séville. C’est dans l’anamnèse de Figaro que Beaumarchais fait transparaître des éléments qui se rapportent à l’époque contemporaine de la pièce, et même à sa propre biographie. Comme Beaumarchais, le valet a fait tous