Baudelaire et la ville, la grande, l’immense ville moderne
Le thème s’est étalé sur quatre leçons. Méthode sinueuse, avec des moments intéressants, d’autres moins, beaucoup de redites, nombre de citations et d’extraits, parfois itérés, beaucoup de textes à la marge, de tel ou tel contemporain de Baudelaire, des références fréquentes à la pensée de Joseph de Maistre….
Trois axes.
Entre 1840 et 1860, Baudelaire a assisté à la transformation parisienne du paysage urbain; il y a développé ses ambivalences, son attirance-répulsion pour les chamboulements de la morphologie de la ville, plus spécifiquement haussmanniens à partir de 1853, les rues éclairées au gaz, l’envahissement des foules …
Ce sont ces axes que retient Antoine Compagnon, brièvement d‘abord concernant ‘‘la ville globale’’, digressivement (dit-il) mais fort copieusement pour ‘‘le gaz’’ , et longuement pour ‘‘la foule’’ .
Les commentaires développés sont finalement assez succincts, une remarque, un détail, une mise au point, un complément latéral; le cours avance surtout à coups d’extraits et parfois, ce faisant, dans des coordinations assez lâches. Allons-y ...
Bonne ville, mauvaise ville, présente, absente, dit Compagnon, et il lit:
Enfin! Seul! On n’entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous possèderons le silence, sinon le repos. Enfin! La tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même. (A une heure du matin - Spleen de Paris)
Il parle du doublé, de la correspondance vie-ville, et il lit le dernier paragraphe de Mademoiselle Bistouri (Spleen de Paris):
Quelles bizarreries ne trouve-t-on pas dans une grande ville, quand on sait se promener et regarder? La vie fourmille de monstres innocents. - Seigneur, mon Dieu! Vous, le Créateur, vous, le Maître; vous qui avez fait la Loi et la Liberté; vous le souverain qui laissez faire, vous, le juge qui pardonnez; vous qui êtes plein de