Baudelaire
La conception du poète par Roubaud est assez proche : les mots sans la poésie sont des « paroles mortes » . Mais il montre une autre image du poète : celui-ci n’est pas un géant comme l’albatros, c’est un modeste lombric. Il se sacrifie pour le monde : « Il meurt ».
De plus, contrairement à Baudelaire, Roubaud donne un pouvoir à la poésie : elle sauve « les denrées langagières », c’est-à-dire la langue, et par delà la langue elle sauve le monde.
Selon Charles Cros, la poésie a le pouvoir d’immortaliser les choses, comme par exemple les vieux objets décrits dans la première strophe. De plus, la poésie permet à l’Homme, même mort selon l’exagération de l’image des « os décomposés », de profiter « des seize ans, des lilas et des premiers baisers ». L’auteur décrit, dans son poème Avenir, tout un monde de sens : « le foin capiteux », « la lettre jaunie », « une odeur d’aubépine ». Ces images poétiques sont là pour nous faire comprendre un pouvoir de la poésie, qui donne un plaisir sensuel selon Cros.
Cependant, les trois poètes ont ce point commun de nous présenter la poésie comme étant très puissante. Chez Baudelaire, elle est si géante qu’elle « l’empêche de marcher ». Chez Cros, elle dépasse la mort et survit au temps. Chez Roubaud, elle sauve le