Bazille
France, 1868
Peinture, Huile sur toile
Hauteur en m : 1.375 ; Largeur en m : 0.855
Musée Fabre, Montpellier
Don Madame Gaston Bazille, 1898, 898.5.1
Montpellier Agglomération
Photographe : Musée Fabre - Montpellier Agglomération / Cliché : Frédéric Jaulmes
Berthe Morisot dans une lettre à sa soeur Edma Pontillon, datée du 1er mai 1869, à propos de La Vue de Village qu'elle avait vue au Salon, écrivait : "Le grand Bazille a fait quelque chose que je trouve fort bien : c'est une petite fille en robe très claire, à l'ombre d'un arbre derrière lequel on aperçoit un village. Il y a beaucoup de lumière, de soleil. Il cherche ce que nous avons si souvent cherché, mettre une figure en plein air; cette fois, il me parait avoir réussi...". Dans La Vue de Village, Bazille reprend inversé le motif primitif du dessin préparatoire de La Robe peint quatre ans plus tot pour laquelle il avait fait poser sa cousine Thérèse. Le modèle serait, ici, la fille d'un employé de la famille Bazille. La jeune fille, grave et un peu raide dans ses vetements de fete, pose vetue d'une robe blanche serrée à la taille par une large ceinture rose. Elle est assise au pied d'un arbre, à contre-jour, tenant des fleurs à la main. La scène se situe dans le bois de Bel-Air, au bout de la propriété de Méric, la où une déclivité du terrain permet d'apercevoir en fond le village de Castelnau inondé de soleil. Trois esquisses au fusain de la Vue de Village d'un des carnets de croquis de l'artiste (RF 5259) sont conservées au Cabinet des dessins du musée du Louvre. En comparant l'oeuvre de Bazille à celle de Monet, Champa soulignait également le manque d'homogénéité entre la figure de premier plan et le paysage. Cette absence d'homogénéité est due en partie à une déformation de la perspective. Bazille utilise une construction classique et logique. Des plans successifs, des lignes fuyantes donnent la profondeur. Mais il déforme la perspective en plaçant la ligne d'horizon et l'eau