Beaumarchais
I/ L’homme.
Fils d'un maître horloger parisien, Beaumarchais est lui-même un artisan inventif. Il connaît une ascension sociale rapide, il est introduit à la cour en 1759, et l'année suivante, il acquiert la charge de secrétaire du roi, ce qui rend possible son anoblissement. Il est tour à tour éditeur, diplomate, agent secret, financier plus ou moins heureux, trafiquant d'armes. Sa capacité à rebondir, son sens de l'initiative, son aptitude à l'entreprise lui permettent de ne pas être abattu par les épreuves (procès, disgrâce, exil, ruine). Son expérience personnelle nourrit le monologue de Figaro présenté à l'acte V.
II/ L’œuvre.
1/ Les parades.
Beaumarchais commence par écrire de courtes pièces comiques, les parades, très à la mode dans les sociétés de l'époque. Les intrigues, assez schématiques, sont prétextes à animer la scène avec des gags, des déguisements, des mots d'esprit, des grivoiseries (propos licencieux = expressions qui portent sur la vie galante et sexuelle) et à faire entendre une langue relativement populaire truffée de calembours (jeux de mots).
2/ Les drames.
Par la suite, Beaumarchais cherche à s'illustrer par des œuvres plus ambitieuses. Sur son essai sur le genre dramatique sérieux, il fait l'apologie du drame bourgeois. C'est une forme de théâtre réaliste proche des réalités contemporaines et mettant en scène des personnages bourgeois par lesquels les auteurs espèrent émouvoir le public et le rendre meilleur. Cette forme théâtrale tente de mettre l'émotion au service de la morale et de la vertu. Les trois drames de Beaumarchais, Eugénie, Les deux Amies, et La Mère coupable n'ont pas obtenu de succès durable.
3/ Les comédies.
Beaumarchais s'impose dans ce genre avec deux pièces, Le Barbier de Séville (1775), et Le Mariage de Figaro (1784). Avec La Mère coupable (écrite en 1792), ces deux pièces forment une trilogie qui met en scène trois épisodes de la vie d'un grand seigneur, le conte Almaviva. Sans