Beckett - en attendant godot - acte ii scène ii
Samuel Beckett, En attendant Godot
Etude du début de l’acte II jusqu’à « tu l’as rêvé »
Problématique : Les personnages, Vladimir et Estragon, dépassent-ils dans cet extrait le sentiment de l’absurde ?
Ce texte est un extrait de la pièce de théâtre En attendant Godot de Samuel Beckett. Pièce créée et publiée en 1953 qui s’inscrit dans théâtre de l’absurde. La pièce comporte 2 actes et l’extrait est situé au début du deuxième acte. Vladimir et Estragon, nos deux héros vagabonds, se retrouvent et poursuivent leur dialogue sans queue ni tête, absurde. Albert Camus, dans le mythe de Sisyphe, définit l’absurde tel que : « si j’étais arbre parmi les arbres, je ferais parti de se monde. Je serais se monde auquel je m’oppose maintenant par toute ma conscience et par toute mon exigence de familiarité … Et qu’est ce qui fait le fond de se conflit, de cette fracture entre le monde et mon esprit sinon la conscience que j’en ai ». Camus affirme ici que la conscience humaine nous oppose fondamentalement au monde, l’être végétal est lui, dans le monde et l’absurde provient de cette fracture entre le monde et l’esprit.
On peut se demander si les personnages, Vladimir et Estragon, peuvent-ils dépasser se sentiment d’absurde.
Dans une première partie nous étudierons l’espace et le temps puis nous aborderons dans la deuxième partie le couple Vladimir-Estragon. Enfin, dans la troisième parti, nous nous pencherons sur la condition humaine des personnages.
I) L’espace et le temps
A) Un espace indéfini
La première didascalie : « même endroit », nous renvoie au premier acte c'est-à-dire : « route à la campagne, avec arbre ». Cette Didascalie très simple et très épurée est représentative d’un endroit commun, banal. Une route de campagne avec un arbre est loin de sortir de l’ordinaire. Beckett est ici à contre courant des