Belles-soeurs
Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay
Mise en scène André Rambeau
Monique Prudent-Minot
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Les Belles-Sœurs
«Un million de timbres-primes, on rit pus» dit Linda à sa mère. «J’vas faire un “party de collage de timbres”» dit Germaine à sa fille. Le prétexte est lancé : dans la cuisine de Germaine sont réunies, pour une séance de collage intensif, quatorze femmes de tous états, allant de ce qu’il est convenu d’appeler «le rat d’église» jusqu’à la prostituée en passant par la fille mère et toutes les nuances possibles. Au cours de cette soirée et à travers chacune d’entre elles, la pièce nous livrera un aspect de ce qui est leur lot, frustrations de tout ordre.
Le monde de la marginalité
Ecrite en 1965 et joué en 1968, les Belles-Sœurs constitue aux yeux de bien des spécialistes le point de départ du nouveau théâtre québécois. Cette pièce suscitera une forte polémique puisqu’on la considère comme la première écrite en joual. L’œuvre de Michel Tremblay explore le monde de la marginalité : qu’elle soit sexuelle, raciale, culturelle, l’oppression conditionne l’individu, le place en état de survie, le prive d’une existence pleine, l’aliène, le prive de la reconnaissance. Ses héros sont le plus souvent en rupture, volontaire ou non, des conventions sociales.
Michel Tremblay,
Michel Tremblay est l’un des piliers de la littérature québécoise. Né le 25 juin 1942 à Montréal, au cœur de Mont-Royal, d’un pressier, Armand Tremblay et de sa mère Rhéauna Rathier amante des livres. Elle lui aurait transmis le sens du drame, du rêve, du romanesque. Son père celui du ridicule. Dans l’œuvre de Tremblay, l’un et l’autre legs sont exploités d’abondance. De ses parents, il dit : « Ma mère avait le sens du drame, mon père celui du ridicule : c’était donc un match parfait». Connu comme conteur, romancier, adaptateur,