Bergson l'évolution créatrice
853 mots
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S’il est un être qui intrigue le philosophe, c’est bien l’animal ; comme son nom l’indique, nous avons affaire à un être animé, c’est-à-dire un être en mouvement et dont les mouvements sont imprévisibles, qu’aucun calcul ne peut déterminer à l’avance. Nous pouvons en effet calculer la trajectoire que suivra la chute d’un corps purement matériel, une pierre ou un bloc de métal, mais il est impossible, avec la même certitude de prédire que tel animal, s’orientera dans telle ou telle direction s’il se trouve dans telle ou telle condition. Il y a donc une part de liberté chez l’animal qu’on ne rencontre pas dans la chose inanimée, une part d’indétermination qui semble être le propre de la vie et du vivant. C’est cet aspect du vivant qu’analyse ici Bergson en réfléchissant sur ce qui différencie la conscience de l’animal et la conscience humaine. Car en effet s’il ne nie pas que l’animal ait une conscience, il insiste sur la différence entre celle de l'homme et celle de l'animal. Bergson parle en effet, dès les premières lignes de ce texte, d’une différence radicale entre ces deux formes de conscience. Par cet adjectif il laisse entendre que cette différence se situe véritablement à la racine même de la conscience et qu’elle ne relève pas du plus ou du moins puisque même l’animal le plus intelligent, c’est-à-dire possédant la capacité de résoudre les problèmes qu’il peut rencontrer dans son existence quotidienne, ne manifeste rien dans son comportement pouvant laisser supposer la présence d’une conscience comparable à celle de l’homme. Pour confirmer cette affirmation, Bergson va dans la partie suivante définir plus précisément ce qu’il faut entendre par conscience : la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l’être vivant dispose, conscience pour Bergson veut dire choix. Et en effet, à partir du moment où un être a une certaine intuition de soi et de la réalité qui l’entoure, il peut prendre par rapport à lui-même et au monde une