Bergson
Ce texte de Bergson vise à formuler un jugement nuancé sur le machinisme. Son thème porte sur les avantages et désavantages comparés de la machine et de l'outil, du point de vue de l'épanouissement humain.
Le problème posé dans le texte est le suivant : n'y a-t-il pas, contrairement aux idées reçues, une supériorité, de ce point de vue, de la machine sur l'outil ?
La thèse de Bergson est que cette supériorité est bien réelle, parce que le machinisme libère du temps dans la vie de l'ouvrier, lui permettant de se consacrer à des activités moins aliénantes.
L'enjeu présent dans ce texte est de savoir si la civilisation du machinisme est compatible avec la liberté et la dignité humaine.
II - UNE DEMARCHE POSSIBLE.
A - IDEE DIRECTRICE (cf. ci-dessus) ET ARTICULATIONS DU TEXTE.
Le texte procède selon trois moments.
Un premier moment (jusqu'à "sens artistique") détaille les deux reproches que l'on adresse habituellement au machinisme : d'abord, transformer en machine l'utilisateur d'une machine.
Ensuite, briser l'inventivité de l'ouvrier, en lui faisant produire des objets identiques les uns aux autres.
Les deuxièmes et troisièmes moments répondent à ces faux reproches. Le seul vrai reproche en effet, est pour Bergson que la production massive d'objets grâce aux machines pousse les hommes à une consommation inutile, c'est-à-dire au luxe.
La raison de l'invalidité du premier reproche est la suivante (deuxième moment) :
Le temps libre ("heures de repos") permis par le machinisme donne à l'ouvrier la possibilité de libérer son esprit des contraintes de la matière, et ainsi de retrouver au fond de lui-même la faculté de " choix " que le travail sur machine lui a fait oublier.
Ce choix se portera spontanément selon Bergson, sur des potentialités de son intelligence autres que celles sollicitées pour faire fonctionner sa machine.
De là, Bergson conclut à l'infériorité de la civilisation