Bergson
1) Le temps des philosophes
Platon dit du temps qu’il est une image mobile de l’éternité : cette image qui progresse sans cesse selon la loi des nombres est le temps. Ainsi, l’expression « il est » ne peut s’appliquer qu’à L’Etre éternel, alors que les mots « il était » ou « il sera » caractérisent ce qui nait et progresse dans le temps (Timée)
Aristote : il définit le temps comme « le nombre du mouvement selon l’antérieur et le postérieur ». Le nombre est le moyen de mesurer le temps parce qu’il est constitué par la série de successeurs réguliers (1+1+1+1...). D’où la figuration du temps pare ligne composés de segments égaux. Aristote note finement : il y a une chose dont le dieu s’est privé, c’est de faire que ce qui a té fait ne l’ait pas été (Ethique à Nicomaque)
pour les Anciens, le temps est indépendant de la conscience humaine : le christianisme va rompre avec cette vision
Saint Augustin (IVe sicle) fait du temps « quelque chose de l’âme », et non pas seulement quelque chose du mouvement : pour lui, le temps n’existe que pour et par la conscience humaine. Il le définit comme « une distension de l’âme » (Confessions, XI, 26)
Il pose les trois présents : présent du passé (la mémoire), présent du présent (l’action), présent du futur (le projet)
Kant (XVIIIe) fait du temps une forme fondamentale de l’expérience humaine : il pose le temps comme une donnée de la conscience : c’est le sens interne. Pour lui, « le temps n’est rien en soi en dehors du sujet ». Le temps est donc partout dans le sujet (temps vécu, intime, social, relationnel, etc.)
« Le temps est la forme a priori de la sensibilité interne » (alors que l’espace est celle de la sensibilité externe)
Toutes les civilisations s’organisent dans leur rapport au temps (calendriers, rites, fêtes, commémorations, etc.)
Aucun phénomène humain n’est hors du temps
=> le temps est bien la forme universelle de toute sensation : hors de cette condition de l’être sensible, la