Bernard dans les faux monnayeurs
Dans Les Faux-Monnayeurs, roman écrit par André Gide et paru en 1925, nous pouvons remarquer que les personnages dépendent intimement de l’écrivain. Nous nous interesserons plus précisemment à Bernard, le personnage le plus proche de Gide peut-être, en nous demandant en quoi le milieu dans lequel il évolue influence-t-il sa personnalité. Nous nous concentrerons, d'abord, sur le personnage en lui-même, en nous basant sur sa vie de famille, nous étudirons ensuite l'importance de la lettre dans ce roman. Enfin, nous émettrons une suposition sur l'intrigue que Bernard peut donner au roman en étudiant l'incipit. Le personnage de Bernard Profitendieu est d’abord une idée d’un être de volonté, de rigueur, de liberté, d’un être sans racine. C'est un jeune lycéen de 17 ans. Adolescent difficile et impulsif. Lorsqu'il découvre les lettres de sa mère et apprend qu'Albéric Profitendieu n'est pas son vrai père ("Ne pas savoir qui est son père[...]."), il se sert de cela comme motif pour quitter la maison : "Ne retenons de ceci que la délivrance". Il rompt toute attache avec sa famille et s'enfuit pour vivre sa vie. Il est le meilleur ami d'Olivier et devient le secrétaire d'Édouard pour un temps. Garçon fier et généreux, il cherche à aider ceux qui ont des problèmes même s'il n'est pas toujours très adroit. Bernard évolue dans un univers réaliste, bourgeois du XXème siècle, dans un univers social limité : celui de la bourgeoisie cultivée, des professions libérales fondées sur l’art de la parole. Sa vie mentale s’exprime tout naturellement en monologues, en lettres, en discussions...
Dès les premières pages du roman de Gide nous obtenons quelques informations sur la vie du jeune lycéen. En effet, nous apprenons vite qu'il s'appelle Bernard et qu'il porte le nom de famille d' Albéric Profitendieu. Ce nom de famille peut être décomposé en trois mots distincts : "profite en dieu", nous pouvons ainsi penser à une critique de la religion.