Bertrand russel
Russel propose dans le premier paragraphe de son texte une hypothèse originale. Il suggère en effet aux lecteurs d' "imaginer un monde purement matériel". Cet exercice est difficile tant nous sommes accoutumés à concevoir l'homme comme présents dans le monde, lui qui, par son esprit et sa conscience dépasse l'état matériel des choses qui l'entourent. Un "monde purement matériel" est donc privé d'hommes, et c'est un monde démuni de tout esprit capable de le considérer et d'en parler. Selon Russel, un tel monde ne serait constitué que de faits bruts et muets, et mais il ne posséderait en lui-même aucune vérité. Pourquoi ? Parceque c'est un monde ou les croyances, autrement dit les propositions, les hypothèses ou encore les idées seraient totalement absents. Cela doit d'abord nous rappeler que la vérité n'est pas une qualité de l'existence en elle-même. Les faits, constitutifs de la réalité, ne peuvent être qualifiés, par leur seule présence, de "vrais". Pour que l'on puisse employer cet adjectif, il faut l'intervention d'un jugement, formulé par un esprit extérieur aux faits, qui les considère comme "objets" de son discours. Sur ce point, Russel est rejoint par de nombreux philosophes, tel que Aristote qui affirme