La gestion judicieuse des sols a toujours impliqué que ces derniers soient utilisés de manière à maintenir, et si possible, améliorer leur productivité. Pour ce faire, il faut que les conditions chimiques et physiques du sol ne diminuent pas son aptitude à la croissance des plantes lorsque la culture commence. En fait, il est normal que la mise en culture entraîne une dégradation des sols du fait de l’exportation des éléments nutritifs au moment de la récolte et des dommages physiques que subit la structure du sol. Ce qui est essentiel est que cette détérioration soit réversible grâce à des apports d’éléments nutritifs, à des travaux mécaniques ou au processus naturel de restitution de la fertilité par la mise en place d’arbres ou d’herbages. Cela implique que le sol ait une capacité de récupération, c’est-à-dire qu’après avoir été soumis aux agressions liées à la production végétale, il soit capable de revenir à son état initial ou de s’améliorer (Greenland et Szabolcs, 1994).
La plupart des agriculteurs envisagent la gestion des terres dans la perspective des parcelles qu’ils cultivent personnellement ou auxquelles ils ont accès. Il s’ensuit que les effets des pratiques d’aménagement des sols, qui se produisent ex situ, ne reçoivent pas toujours l’attention voulue s’il n’existe pas de réglementation appropriée. Parmi ces effets, on peut citer les dépôts provenant de l’érosion ou des matériaux emportés par les cours d’eau et déposés sur les champs de fermes voisines. On peut également citer les effets des substances volatiles provenant des sols telles que les gaz à effet de serre et autres polluants potentiels. Une bonne gestion des terres doit non seulement répondre aux besoins immédiats de l’agriculteur mais également être acceptable pour l’ensemble de la communauté. Pour les cultivateurs qui ne pratiquent pas une agriculture de subsistance, le système doit également être économiquement viable de manière à leur permettre de poursuivre une bonne exploitation et