Biographie de andré breton
Au collège Chaptal, il suit une scolarité "moderne" (sans latin ni grec), se fait remarquer par son professeur de rhétorique qui lui fait découvrir Charles Baudelaire et Joris-Karl Huysmans, et par son professeur de philosophie qui lui oppose le positivisme ("Ordre et progrès") aux pensées "hégéliennes" ("Liberté de la conscience de soi") qu'affectionne le jeune homme.[1] Il se lie d'amitié avec Théodore Fraenkel et René Hilsum et publie ses premiers poèmes dans la revue littéraire du collége. Au dépit de ses parents qui le voyait ingénieur, Breton entre en classe préparatoire au PCN[2], avec Fraenkel.
Au début de 1914, il adresse quelques poèmes à la manière de Stéphane Mallarmé, à la revue "La Phalange" que dirige le poète symboliste Jean Royère. Ce dernier les publie et met Breton en relation avec Paul Valéry. À la déclaration de guerre, le 3 août, il est avec ses parents à Lorient (Morbihan). Il a pour seul livre un recueil de poèmes d'Arthur Rimbaud qu'il connait mal. Jugeant sa poésie si "accordée aux circonstances", il reproche à son ami Fraenkel sa tiédeur devant "une œuvre aussi considérable". Pour sa part, il proclame "l'infériorité artistique profonde de l'œuvre réaliste sur l'autre."[3] Déclaré "bon pour le service" en janvier 1915, Breton est envoyé à Pontivy, dans l'artillerie, pour y faire ses classes, puis il est affecté à l'hôpital de Nantes (Loire-Atlantique) comme interne en médecine. Il écrit sa première lettre à Guillaume Apollinaire.
En février ou mars 1916, il rencontre un soldat en convalescence : Jacques Vaché. C'est le "coup de foudre" intellectuel. Aux tentations littéraires de Breton, Vaché lui oppose Alfred Jarry, la "désertion à l'intérieur de soi-même" et n'obéit qu'à une loi, l'"Umour (sans h)". Découvrant