Biographie des philosophes francais du siècle des lumières
Charles de Secondat est né en 1689 au château de la Brède, près de Bordeaux. Après des études de droit, il devient conseiller au parlement de Bordeaux en 1714, puis président en 1716. Il s'intéresse aux sciences, mais le succès de ses Lettres persanes, publiées en 1721, l'attache à la littérature. Il accomplit de nombreux voyages à Paris où il est reçu dans les clubs et les salons, et est élu à l'Académie française en 1728. Voulant écrire un ouvrage politique, il fait plusieurs voyages à travers l'Europe entre 1728 et 1731 où il se documente sur les différents régimes politiques, lois et coutumes. En 1734, il compose ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, puis continue à alterner retraites dans ses terres et voyages à Paris où il fréquente les personnalités de son temps. C'est en 1748 qu'il publie anonymement à Genève son œuvre majeure, De l'esprit des lois. Celle-ci subit de vives attaques de la part des jansénistes et des jésuites, polémique à laquelle Montesquieu répondra par sa Défense de l'esprit des lois en 1750. Il meurt à Paris cinq ans plus tard.
Montesquieu est représentatif de l'esprit des Lumières en ce début de XVIIIe siècle. Il conjugue dans ses œuvres plusieurs tons : il peut être libertin dans un roman comme Le Temple de Gnide (écrit en 1725), satirique dans ses Lettres persanes, historien dans ses Considérations, mais également théoricien dans De l'esprit des lois. Mais, quelque soit la veine littéraire qu'elle suit, l'œuvre de Montesquieu est d'une grande cohérence. Elle est composée dans un langage clair et concis, avec l'art de mener le lecteur aux conclusions qui s'imposent grâce à une subtilité argumentative qui ne laisse place à aucune improvisation.
Durant les deux premières décennies du XVIIIe siècle, l'Orient est à la mode, et ce en particulier grâce à la traduction et la publication entre 1704 et 1717 des Mille et une