Biographie du Stendhal
Stendhal est le véritable précurseur du roman moderne. Par l'intermédiaire de son œuvre, Stendhal a donné une expression nouvelle à la notion du Moi, voulant mettre en valeur les dimensions multiples de la subjectivité du héros romantique. On a traité le discours narratif de Stendhal de "réalisme psychologique" ou "subjectif" par opposition au réalisme objectif de son contemporain Balzac, le seul à lui faire éloge de son vivant. Le réalisme psychologique stendhalien va de pair avec l'imprévu d'une psychologie des profondeurs, et les "folies" de ses héros contredisent parfois la relation balzacienne "cause - effet".
Les romans de Stendhal sont, avant tout, l’expression d’une aventure intérieure. Malgré le rôle de l’observation réaliste et la dimension historique des personnages, malgré l’exploration minutieuse des rapports économiques fondamentaux, la création stendhalienne n’est pas, comme celle de Balzac, basée sur un „mythe social”, mais, plutôt, sur un „mythe psychologique”. La notion clé en est „l’expérimentation imaginaire”.
Stendhal a imposé la formule du roman égotiste, type de roman où le personnage-miroir, création fictive, est un prolongement de son propre moi. L’auteur lui prête des éléments de son existence et projette toute la lumière sur sa vie mentale. La célèbre théorie du roman-miroir ne doit pas être comprise comme une reproduction exacte, un réalisme plat, comme une imitation scrupuleuse de la nature, mais comme un phénomène de réfraction. Les deux formules les plus connues: le miroir mobile, „que l’on promène le long d’un chemin” (Le Rouge et le Noir), et le miroir fixe dans lequel se reflète la réalité, sont liés à l’idée du monde comme théâtre. Elles impliquent la présence nécessaire du romancier et celle supposée du lecteur et elles essaient de réconcilier les principes de l’objectivité et de subjectivisme lyrique.
L’égotisme, mot d’origine anglaise, mis en circulation par les écrits stendhaliens,