Biographie montaigne
Le projet de se peindre soi-même pour instruire le lecteur est original : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même. » (cf. introspection). « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence3. » Saint Augustin dans les Confessions retraçait l'itinéraire d'une âme passée des erreurs de la jeunesse à la dévotion ; Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains ; Stendhal cultive l'égotisme. Montaigne n'a d'autre ambition que de « se faire connaître à ses amis et parent ».
Et même si son livre « ne sert à rien » (Au lecteur), — parce qu'il se distingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne, l'auteur souligne quand même plus loin, que quiconque le lira pourra tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais s'étend hors les barrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car : « Chaque homme, porte la forme entière de l’humaine condition4. »
Le bonheur du sage, consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : « C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être5.