Biographie nadar
En 1854, lorsque NADAR se lance dans la photographie, la Révolution de 1848, qui avait permis la mise ne place de la Deuxième République, est déjà loin. Depuis 1852, un an après le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte, la France vit sous le second Empire. Toute contestation politique est interdite, mais Nadar, qui a 34, a depuis longtemps déjà des convictions clairement affirmée: il est républicain donc contre la monarchie.
De 1842 à 1845, il a travaillé pour Le Commerce, un quotidien affichant ouvertement son opposition à la monarchie de juillet (1830-1846), et écrit des récits où l'on rencontre de pauvres gens en bas de l'échelle sociale et des bohèmes au grand cœur... En 1846, il devient caricaturiste et collabore à plusieurs journéeaux satiriques dont le célèbre Charivari, fondé par le journaliste républicain Charles Philippon. C'est durant ces années que Nadar, parfaitement en accord avec les tendances romantiques et sociales qu'incarne alors Victor Hugo, rencontre la plupart de ceux qui vont devenir ses amis : Charles Baudelaire, Gustave Courbet, Honoré Daumier, Alexandre Dumas, entre autres. Tous sont d'enthousiastes défenseurs de la libre expression, et de la liberté en général. C'est ainsi que l'opposition républicaine des années 1840-1850 va naturellement défiler rue Sait-Lazare, devant l'objectif de Nadar, dont la célèbre veste rouge affiche sa coloration politique. Pendant ce temps, ses confrères Mayer et Pierson, photographient la famille impériale et les bourgeois.
Caricaturiste, Nadar de caricaturait lui-même, photographe, il se photographiait. Celui en qui ses amis voyaient l'« une des plus séduisante natures de ce temps », pleine de « spontanéité dans ses haines comme dans ses amitiés », éblouissante « avec les milles reflets de sa parole imagée » se montre en artiste romantique et tourmenté. Il met en valeur sa haute stature, droite et fière ; ses bras croisés témoignent d'une volonté contenue.