Biographie raymond poincaré
Formé à la politique par Jules Develle dont il fut 18 mois directeur de cabinet au Ministère de l'Agriculture en 1886, élu ensuite conseiller général dans la Meuse, Poincaré se forgea une réputation d'homme politique modéré et conciliant dès son premier mandat de député de la Meuse en 1887. Cela n'empêcha pas ce fils de polytechnicien, lui-même avocat célèbre à Paris et entré avec réticence sur la scène politique, de s'y imposer rapidement.
À trente-six ans, il avait déjà été trois fois ministre : de l'instruction publique (1893), sous Dupuy, puis des finances 1894-1895 après la victoire électorale des modérés, et de nouveau en charge de l'instruction publique en 1895. Il fut bien partisan de la laïcité mais à condition que celle-ci soit dégagée de tout anticléricalisme, ce qui l'éloigna naturellement des radicaux et des socialistes. En effet, Poincaré prônait "une école neutre", dont la vocation aurait été de produire de vrais patriotes. Il peut être considéré comme le leader des modérés, la droite républicaine.
Durant l’affaire Dreyfus, il adopta une attitude très prudente même si il faisait partie de ceux qui souhaitaient étouffer le scandale, comme tous les opportunistes privilégiant la raison d'État sur toute autre considération. Il se rallia finalement au camp dreyfusard, plus par légalisme que par conviction. Cela ne le rapprocha pas pour autant de la gauche, avec laquelle il garda ses distances. Il ne soutint absolument pas la politique de Waldeck-Rousseau et encore moins celle d’Émile Combes. Il préféra le Sénat à la Chambre où il représenta la Meuse entre 1903 et 1913 puis entre 1920 et 1934. Belle consécration, il fut élu à l’Académie française en 1909.
Il fut président de la République française entre 1913 et 1920, dans une période marquée par la Première Guerre mondiale pendant