Biographie voltaire
François-Marie Arouet, dit Voltaire. Écrivain et philosophe français. Né à Paris le 21 novembre 1694, mort à Paris dans la nuit du 30 au 31 mai 1778. I. Jugement de Goethe
«Quand les familles se maintiennent longtemps, on peut remarquer que la nature finit par produire un individu qui renferme en lui les qualités de tous ses ancêtres, et qui montre unies et complètes toutes les dispositions jusqu’alors isolées et en germe. Il en est de même des peuples, dont toutes les qualités s’expriment une fois, si le bonheur le veut, dans un individu. C’est ainsi qu’on vit paraître en Louis XIV un roi français par excellence, et dans Voltaire l’écrivain le plus éminemment français qui se puisse imaginer, le plus approprié à la nation. Les qualités qu’on veut trouver, qu’on admire, chez un homme bien doué, sont diverses, et, à cet égard, les exigences des Français sont plus grandes, ou du moins plus diverses, que celles des autres peuples. Voici, pour amuser nos lecteurs, cette échelle, que nous n’avons pas tracée peut-être d’une manière complète, ni assurément assez méthodique : Profond, génie, intuition, élévation, naturel, talent, mérite, noblesse, esprit, bel esprit, bon esprit, sentiment, sensibilité, goût, bon goût, intelligence, justesse, convenance, ton, bon ton, ton de cour, variété, grâce, agrément, légèreté, vivacité, finesse, brillant, saillant, pétillant, piquant, délicat, ingénieux, style, versification, harmonie, pureté, correction, élégance, perfection. De toutes ces qualités et ces manifestations de l’esprit, on contestera peut-être à Voltaire la première et la dernière, la profondeur dans la disposition et la perfection dans l’exécution. Mais tous les dons, toutes les facultés, qui jettent sur la face du monde un brillant éclat, il les a possédés, et c’est ainsi qu’il a répandu sa renommée sur la terre.»Johann Wolfgang von Goethe, Œuvres de Goethe X. Mélanges. Traduction nouvelle par Jacques Porchat. Paris, Librairie de L. Hachette, 1863, p.