De son nom complet Publius Ovidius Naso, plus connu sous le nom d’Ovide, naquit en 43 avant J.-C. dans la ville de Sulmone d’une famille de la bonne bourgeoisie qui appartenait depuis longtemps à l’ordre équestre (les chevaliers). Attiré par la poésie dès son enfance, il est envoyé à Rome en compagnie de son frère aîné pour y faire ses études. Il eut pour maître deux éminents rhéteurs : Porcius Latro (cordouan, comme Sénèque) et un helléniste, Arigius Fuscus. Ce dernier lui donna un tel goût de la Grèce qu’Ovide y parti avec son ami, Pomponius Macer, également poète, visitant Athènes, puis la Troine, avant de s’attarder à son retour près d’un an en Sicile. Sur l’insistance de son père, il entre dans la carrière judiciaire et s’acquitte de ses fonctions de magistrat sérieusement mais sans conviction et sans grand enthousiasme. Il se maria également trois fois entre l’âge de 20 et 30 ans sans montrer beaucoup d’aptitude à la vie de famille. Seule la poésie l’intéressait véritablement. Ses premiers vers eurent une certaine faveur, ce qui lui valut d’être introduit dans la cercle d’un personnage influent : Marcus Valerius Messala. Grâce à ce cercle, il eut l’occasion de fréquenter des écrivains et des lettrés de son temps, en particulier Horace et les deux grandes figures romaines de l’élégie érotique : Properce & Tibulle, ses aînés de quelques années. Sa première veine d’inspiration est d’ailleurs élégiaque : ses pièces furent réunies sous le nom d’Amores (Les Amours) probablement édité vers 15 avant J-C, qui met en scène une certaine Corinna de condition et de mœurs plutôt libres, dont on peut se demander si elle est une femme réelle ou une pure fiction littéraire, avec laquelle le poète vit un roman d’amour difficile et tourmenté. Cf. Paul Veine, L’élégie érotique romaine : l’élégie n’est pas un genre sincère, ces noms féminins sont de pures inventions, une construction littéraire artificielle (= faite avec beaucoup d’art) et non pas une autobiographie déguisée.