Biélorussie
Sa dénomination semble déjà un casse-tête. On l'appelle ainsi Biélorussie, Belarus, Bélarusse, ou encore Biéloruthénie, et ses habitants Biélorusses, Bélarussiens ou Bélarusses, selon qu'on opte pour une transcription littérale issue de la langue russe (ou biélorusse) ou pour une adaptation francisée . Elle est souvent présentée comme « la dernière dictature d'Europe » ou encore le « dernier Etat soviétique », et elle a été qualifiée, il y a peu encore, d’« avant poste de la tyrannie ». Peu nombreux sont pourtant ceux qui parviennent à la placer sur une carte ou à nommer le nom de sa capitale, Minsk.
La Biélorussie doit son existence comme entité nationale à l'Union soviétique, même si son histoire, riche et ancienne, témoigne de son rôle charnière entre deux pôles, l’Orient orthodoxe, représenté par la Russie, et l’Occident catholique, incarné par la Pologne.
Intégré à l’Etat kiévien (dit Ruthénie ou Rus’) au Xème siècle , le territoire de l’actuel Biélorussie se disloque, au XIIIème siècle, en plusieurs principautés autonomes (Polotsk, Turov, Minsk, ou encore Pinsk et Vitebsk), qui échappent au joug mongol , avant de s’allier aux tribus samogitiennes encore païennes, pour constituer un Etat multiethnique et pluriconfessionnel , le Grand-duché de Lituanie . Son élite est slave et de confession orthodoxe tandis que sa langue officielle est alors le vieux biélorusse . Cependant, devant la menace, constituée à l’est par l’émergence de l’Etat moscovite, au nord-ouest, par la puissance germanique, notamment celle des Chevaliers teutoniques et au sud par l’avancée ottomane, le Grand-duché de Lituanie s’allie au Royaume polonais, auquel il est uni, dès 1385, par un monarque commun, issu de la dynastie des Jagellon. La fin