Bob marley, un artiste engagé.
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C’est dans les années 70 que Bob Marley construit cette identité forte qui le mènera à haranguer les foules pour les convaincre de faire valoir leurs droits pour inverser la suprématie blanche. Car plus qu’un musicien de talent, il devient aussi, très vite, le chantre de tout un mouvement d’émancipation, au gré des rencontres musicales, mais aussi politiques (il est régulièrement « récupéré » par les deux gangs politiques qui se disputent le pouvoir en Jamaïque, le PNP socialiste de Michael Manley et le JLP travailliste d'Edward Seaga). La consommation de la ganja (ou marijuana, une herbe extraite du chanvre) prônée par le milieu rasta aidant, le jeune métis qu’il est encore acquiert peu à peu la conviction que la violence, les armes et la haine sont contreproductives. Dès lors, il n’aura de cesse de dénoncer le Babylon system, qui englobe le monde occidental païen, raciste, consumériste et capitaliste pour encourager ses « frères noirs » à l’unité et à la spiritualité, à l’exemple du titre « Africa Unite ».
Aujourd’hui et dans l’esprit des jeunes générations, Bob Marley évoque davantage la « fumette », les locks (tresses rastas) et le reggae, musique basée sur l’accentuation basique des contretemps d’une mesure. En somme, une sorte d’idéaliste hippie un brin utopiste. Et il est vrai que, dans certains de ses discours, l’icône jamaïcaine pouvait paraître en décalage avec le monde réel. C’est le cas dans une interview accordée à Jeune Afrique quelques jours avant sa mort (n° 1064 paru le 27 mai 1981), dans laquelle il déclare : « Nous vivrons tous en Afrique un jour car même la France sera l’Afrique ». Mais ce serait oublier l’extraordinaire pouvoir fédérateur de l’homme que certains considèrent encore comme un messie voué à rassembler dans l’amour et la