La perspective de la mort n’est pas la pensée humaine la plus attrayante et l’Homme préfère chercher quelque plaisir dans des ‘divertissements’ pour oublier l’idée de sa fin prochaine. Cependant, l’imminence de la mort ne peut que susciter cette angoissante pensée et amener à quelques interrogations. Comme de nombreux condamnés à mort, Boèce, se trouve dans cette situation. Il vit les dernières heures de sa vie, et s’en remémore les principaux événements : Issu d’une famille aristocratique romaine du Ve siècle, il reçut une excellente éducation et put accéder aux plus hautes fonctions de la vie politique romaine. Cependant, un de ses amis, Albinus est accusé de trahison contre l’empire. Pour avoir courageusement pris sa défense, Boèce se voit condamné à mort. Il est alors emprisonné à Pavie où il est atrocement torturé et attend son exécution au fond d’un cachot. C’est dans ce cadre qu’il rédige De Consolatione Philosophiae. Il s’agit d’une réflexion qui s’accomplit sous l’apparence d’une maïeutique conduite par un personnage qui est l’allégorie de la philosophie. La science et la réflexion de Philosophie, devant l’ignorance ‘apparente’ de Boèce, donne une plus grande valeur à son argumentaire. Mais notre étude ne considérera pas ce jeux de maïeutique et regardera plutôt De Consolatione comme une œuvre qui reflète intégralement la pensée de Boèce, et non pas celle d’un personnage fictif. Bien que cette œuvre soit marquée d’un grand génie littéraire, c’est l’aspect philosophique qui retiendra notre attention. Boèce s’interroge, en effet, sur le plus grand des problèmes philosophiques : le sens de l’existence humaine. Au vu de toute sa vie, et à l’approche de sa fin, il se demande si sa vie a un sens. Il se demande ce qu’il est, et pourquoi il vit. Il veut savoir pourquoi il n’a pas atteint le bonheur qu’il désira toute sa vie. En somme Boèce s’interroge sur la plus importante des questions : qu’est-ce que l’homme ? Quid igitur homo ?[1] Chercher